Indéniablement, le bois est le matériau qui nous vient en tête quand on veut construire une structure d’extérieur en autoconstruction. Comme tout matériau, le bois a ses avantages et ses qualités, mais malheureusement ses inconvénients aussi.
Le bois : un matériau esthétique et maniable
Que ce soit utilisé naturellement ou avec ajout de produits de finition, une construction en bois ne vous laissera que bouche bée. Le résultat s’intègre pratiquement à tout type d’environnement.
De plus, le bois offre sa souplesse et sa maniabilité parallèlement à l’existence de plusieurs variétés de couleur qui autorise l’exécution de bien des formes et de fantaisies dont la courbe, la sculpture, la clé de voûte dissymétrique, etc.
Le bois : un matériau écologique
Ecomatériau remarquable, il n’existe pas d’élément artificiel qui égal le bois : il ne nécessite pas beaucoup d’énergie pour être produit et il est utilisable avec peu de transformation. Rares sont les bois toxiques et ils ne sont généralement pas exploités. Enfin, il est renouvelable notamment avec une bonne gestion des ressources renforcée par la réglementation rigoureuse de la filière en Europe. Cette dernière occasionne moins d’impact sur l’environnement naturel.
Le bois est un matériau biodégradable, c’est pour cela qu’il est façonné pour produire des emballages, des bouchons en Liège, etc. Il est aussi durable, qualité que n’ont pas les plastiques. La durabilité varie toutefois d’une essence à une autre, le Mélèze et le Chêne sont parmi les plus durables tandis que le Hêtre, le peuplier le sont moins.
Sur le plan pratique, les chutes provenant de la construction sont récupérées pour servir de bois de chauffe ou pour autres usages domestique convenables.
Par comparaison, le bois, en brûlant, n’est pas toxique contrairement au PVC qui dégage de l’acide chlorhydrique.
Le bois : un matériau économique
En plus d’être accessible, le bois figure parmi les moins chers sur le marché, il défie tous les autres matériaux. Parfois, le bois semble être plus coûteux que le béton, mais avec un bon entretien, le bois est durable. Par contre quand le béton se casse, c’est terminé.
Les mises en œuvre ne sont pas les mêmes : le bois de par sa légèreté est moins cher en transport ; il ne nécessite pas de moyen matériel énorme pour être monté, il suffit généralement de quelques bons outillages, à la grande différence du béton (nécessite du ciment, une bétonnière, etc.)
Le bois : un matériau résistant
Le bois est un matériau résistant au feu, contrairement à ce que l’on pense du fait de sa faible dilatation. Lorsque le bois brûle, le feu se propage progressivement en laissant le temps d’intervenir ; le bois massif par exemple brûle que 0,7 mm par minute, et la couche carbonisée occasionne la protection de l’intérieur du bois. Les autres matériaux tels le plastique, l’aluminium, brûlent instantanément.
Sur le plan structure, quelques essences de bois présentent une résistance importante à la compression permettant une légèreté de l’ensemble sans pour autant entraver la sécurité. Plus particulièrement, un élément dont les fibres sont utilisées parallèlement à la direction des charges arrive à soutenir une pression considérable tel un poteau.
L’humidité est parmi les ennemis du bois, mais il existe encore des essences qui offrent une résistance accrue à l’eau.
Certaines essences de bois ont une résistance élevée à la corrosion, mieux que le béton ou l’acier, car elles résistent à l’attaque chimique. On peut citer par exemple l’épicéa utilisé comme silos à sel, le teck comme cuve de produits chimiques. Il est aussi à signaler que certaines essences interagissent avec le fer. Ce qui implique l’utilisation des aciers inoxydables comme outil de fixation.
Le bois : un choix difficile lors de l’achat
On est souvent confronté à un choix difficile lors de l’achat et de l’identification de la meilleure essence correspondant à notre besoin, car il y en a un peu plus de soixante-dix essences classifiées sous plusieurs critères. D’une manière technique, un mauvais choix peut compromettre la qualité, la durabilité de la structure, et même la sécurité de ses occupants.
Le choix revient à faire le meilleur rapport qualité-prix. Et n’oubliez surtout pas de choisir une essence qui répond le plus au rendu harmonique de votre paysage. De plus, si le bois présente un aspect répondant parfaitement à notre attente, il faut encore connaître ses caractères physiques et mécaniques.
Ce chapitre vise à vous aider à demander auprès d’un professionnel de vente des informations précises pour votre choix ; on montre un aperçu des différentes classifications dont la principale est la classe d’emploi (ou de risque).
La classe des essences selon leur disponibilité
Selon le guide des essences de bois, FCBA, EYROLLES, édition 2008, classifier les essences selon leur disponibilité reste délicat, car elle peut changer rapidement selon les facteurs politico-économiques des pays producteurs, ou selon les fluctuations commerciales.
Vous avez là un aperçu des différentes essences existantes et leur disponibilité sur le marché mondial.
Importante | Azobé, Balau yellow, Balsa, Chêne, Cherry, Curupixa, Douglas, Épicéa, Fraké, Hêtre, Ipé, Iroko, Jaboty, Jatoba, Okoumé, Padouk, Peupliers, Pin maritime, Pin sylvestre, Red oak, Sapin, Tatajuba |
Régulière | Ayous, Bubinga, Châtaignier, Cumaru, Framiré, Frêne, Grapia, Ilomba, Itauba, Jelutong, Jongkong, Kapur, Kempas, Keruing, Kosipo, Koto, Lauan, white Maçaranduba, Makoré, Mansonia, Mélèze, Mengkulang, Merbau, Merisier, Moabi, Mogno, Ramin, Red alder, Sitka spruce, Tauari, Teak, Tiama, Tola, Virola, Western hemlock, Western red cedar |
Limitée | Acajou d’Afrique, Doussié Noyer, Amarante, Érable sycomore, Orme, Angelim, Imbuia, Sapelli, Aulne, Louro vermelho, Sipo, Basralocus (Angélique), Meranti, dark red, Dibétou, Niangon |
La classe de durabilité : risque d’attaque biologique
Selon la norme NF EN 335-3, chaque type de bois est différemment sensible aux différentes agressions extérieures, notamment aux insectes et aux champignons.
Selon ce critère, il existe 5 classes d’essences selon sa résistance aux agressions des champignons, les bois de classe 1 étant les plus résistants et les essences de classe 5 les moins résistants ; 3 classes contre les agressions des insectes qui attaquent le bois sec et enfin le critère d’imprégnabilité.
Classification contre les agressions des champignons
- Classe 1 : essence très durable face aux champignons
- Classe 2 : essence durable
- Classe 3 : essence moyennement durable
- Classe 4 : essence peu durable
- Classe 5 : essence très exposée aux agressions fongiques.
Classification contre les agressions des insectes
- Classe S : bois vulnérable aux attaques d’insectes
- Classe M : essence moyennement sensible aux attaques
- Classe D : bois pas ou très peu sensible aux attaques d’insectes
Critère d’imprégnabilité
Cette capacité à absorber l’humidité est essentielle lorsqu’il s’agit de traiter le bois contre les insectes et les champignons. Pour les essences non imprégnables, il est impossible d’effectuer un traitement à l’aide d’un produit de préservation en surface. Généralement, les bois non imprégnables sont très denses.
On peut distinguer 4 classes d’imprégnabilité qui va de 1 pour le bois imprégnable à 4 pour les essences non absorbantes.
Si vous souhaitez un bois à toute épreuve, demandez une essence traitée en autoclave.
La classe d’emploi (ou de risque)
La classification la plus courante que votre commerçant va vous parler, c’est la classe d’emploi. Elle permet de voir à quel environnement, quelle situation de structure, le bois de la classe doit être adapté. Il est facile à comprendre.
On distingue 5 classes selon le degré d’humidité du milieu.
Classe | Emploi et risques associés |
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1 | Le bois de classe 1 est soumis à un taux d’humidité très faible. C’est généralement la classe choisie pour les ouvrages d’intérieur, sauf éventuellement pour des travaux en salle d’eau ou en cuisine |
2 | Un bois de classe 2 est utilisé en intérieur, mais avec des risques d’humidité occasionnelle |
3 | Un bois de classe 3 est prévu pour un usage extérieur, mais sans contact direct avec un sol humide. On distingue la classe 3a qui concerne les bois extérieurs soumis à une humidité occasionnelle et la classe 3b qui regroupe les essences résistantes aux intempéries, mais qui n’ont pas de contact direct avec le sol. On peut citer le parquet d’une terrasse en bois ou le bardage d’une cabane. |
4 | C’est la classe de bois destinés à être utilisés en contact permanent avec l’eau ou le sol, en milieu très humide (classe 4.1) ou en immersion (classe 4.2). |
5 | Bois en contact permanent avec de l’eau salé |
Le pin Douglas et l’épicéa sont des exemples de bois de classe 3. Parmi les essences de classe 4, on trouve à peu près tous les bois exotiques. Le Robinier est aussi une essence souvent considérée de classe 4 bien que certaines sources le classent en 3.